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Avis manga : Karakuri Circus (Tomes 1-10)

Aujourd’hui je prends le temps de vous présenter un titre, si ce n’est le titre, qui me fait vibrer en ce moment. Que ce soit sur le récit, sur les dessins ou encore sur l’édition, c’est un sans-faute : je vous présente Karakuri Circus. Et non, ce n’est pas la 1ere fois qu’il arrive sur le territoire français (un 1er accueil en France assez froid qui a conduit à un arrêt prématuré). Et ce sont les éditions Meian qui ont pris le risque de remettre au goût du jour l’auteur Kazuhiro Fujita (connu également pour ses œuvres Moonlight Act, ou encore les titres chez Black Museum : Ghost&Lady et Springald).

Oye Oye, prenez votre ticket pour cette nouvelle représentation du Karakuri Circus !

Prenez vite place car cela démarre vite, très vite !

C’est par la rencontre entre deux êtres que tout commence. D’un côté, Narumi Katô, jeune adulte maîtrisant le kung-fu mais souffrant d’un mal étrange, le Zonapha. Cette maladie se déclenche par crise, avec comme principal symptôme une sensation d’étouffement, Narumi doit alors faire rire son entourage afin de pouvoir de nouveau respirer. Un jour, sa route croise celle de Masaru Saiga, un enfant de 10 ans dont le père vient de mourir. Devenant alors un héritier d’une grande fortune, le garçon est traqué par des gens peu commodes et mal intentionnés. Il doit trouver la trace d’une certaine Shirogane, marionnettiste qui pourrait lui venir en aide. Particulièrement empathique et protecteur, Narumi ne peut s’empêcher de porter secours au jeune garçon, et s’embarque alors dans une aventure risquée inimaginable et qui va totalement le dépasser …

Karakuri Circus : un spectacle imprévisible

Pour être honnête, je n’avais jamais eu ce genre d’expérience de lecture. Le récit débute fort, ça nous bouscule totalement et nous ne retrouvons pas nos codes classiques du genre Shonen. Une mécanique de 1er arc comme je n’en avais encore jamais vu : les affrontements ne constituent finalement pas le noyau dur sur les premiers tomes, et ne durent parfois que quelques cases et son rapidement expédiés ! A la lecture des 2 premiers tomes, je pensais avoir saisi le déroulement futur du titre. Et bien non, pas du tout ! Un tournant plus que surprenant va venir ré agencer totalement l’histoire … *bouche bée* QUEL CHOC !

Nous comprenons alors que ce récit va être bien plus complexe qu’il n’y parait… et sans surprise, la suite est toute aussi déconcertante et imprévisible. Les révélations arrivent rapidement et sont particulièrement abondantes. Ça va vite, très vite, sans jamais être perdu car encadré par cette maîtrise exceptionnelle de la narration de Fujita. Rapidement nous découvrons l’existence du Cirque de Minuit. Un cirque au nom plus qu’étrange qui appelle à la plus grande curiosité … de véritables horreurs se cachent derrière la maladie du Zonapha et l’existence des marionnettistes. Je n’en dirai pas plus …

Kazuhiro Fujita, le plus grand des marionnettistes

Fujita est un maître de la narration. J’ai ressenti, à de nombreuses reprises, l’impression d’être dans un « conte » tant la narration est fluide et pleine de tiroirs cachés. Des tiroirs qu’on ouvre au fur et à mesure, et on constate avec effroi que ces mêmes tiroirs ont un double fond. Du génie. Certaines planches sont clairement une mise en abyme, nous donnant alors la sensation que tout ceci n’est qu’une mise en scène. Que l’auteur se joue de nous. Nous sommes alors plus que simples lecteurs, nous devenons spectateurs conscients.

A travers ses différents personnages, tous plus intéressants et complexes les uns que les autres, Fujita nous offre également une belle analyse des relations humaines. Le titre se solidifie avec cette base émotionnelle judicieusement développée. Encore une fois, je me suis faite balader par l’auteur sur ce niveau-là, pensant qu’une chose allait mettre du temps à arriver et qui, au final, s’est déjà passée. Il joue avec nous, avec nos repères et nos réflexes de lecture. Nous devenons ses pantins et lui reste le grand maestro de cette représentation.

Un titre nomade, en perpétuel mouvement

Le dessin est toujours aussi particulier, aux allures vintage. Cela peut déconcerter sur le début de la lecture. Pour ma part, je l’ai très rapidement adopté car je trouve que ce coup de crayon apporte un vrai charme graphique à l’œuvre. Particulièrement dynamique, les scènes d’action sont un réel plaisir à lire (n’oublions pas qu’il s’agit d’un Shonen). Des planches et un récit continuellement en mouvement : Japon, France, Etats-Unis, Suisse, Chine… Tout le globe est un terrain de jeu pour l’auteur. Encore une fois, Kazuhiro Fujita nous démontre son génie et son aisance dans la création d’œuvres.

[Petit bonus : le titre nous ait servi sur un plateau d’argent par Meian. Juste pour l’aspect « objets livres », il est intéressant d’ajouter ce titre à votre collection. L’édition est juste incroyable ! Grand format, couverture travaillée, planches en couleurs, papier de qualité… Très clairement une des plus belles éditions de ma mangathèque, surtout vu le prix ! ]

Un pari plus que réussi de la part de Meian avec ce travail d’édition de grande qualité et ce récit grandiose qui nous promet une expérience de lecture fabuleuse ! Un récit aux allures de « Shonen pour adulte » qui a absolument tout pour plaire ! Un chef d’œuvre à ajouter rapidement à sa collection ! En espérant que cet auteur reçoive l’accueil qu’il mérite en France, et que d’autres ME se lancent dans l’édition de ses titres. Ma note : 20/20

A bientôt,
Chloé

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